Je m’appelle Irène, j’aime le vélo, les voyages…

Les histoires, lorsqu’elles se tissent.

Le bruit de la machine, le fil.

Les gens et leur fil de vie.

En mars 2012, je pars pour un voyage de six mois à vélo à travers l’Europe (France, Allemagne, Suède, Norvège, Ecosse, Irlande, et retour au bercail). Je suis accompagnée par mon ami Thomas.

Pour cette occasion, nous recherchons des sacoches à notre goût dans le commerce mais restons bredouilles. Puisque j’ai toujours aimé coudre, c’est l’occasion de les fabriquer, ces fameuses sacoches, sur ma vaillante petite machine Starlett avec ses fleurs oranges et tout.

Plaisir de penser nos sacoches comme notre maison version dinette: poches à gourdes, à papier, à cartes, à mouchoirs, et même à canne à pêche (on aura quand même péché un poisson pendant le voyage…)

Six mois d’itinérance, dont deux de pluie.

Au retour, l’idée d’améliorer le modèle et d’en faire mon activité a eu le temps de faire son chemin. Je viens à peine de poser mes sacoches que je rencontre une couturière prête à m’accompagner dans cette voie, et dans la même semaine mes voisins se présentent à ma porte avec une machine à coudre industrielle qu’ils veulent mettre à la benne.

« On sait jamais, si ça peut t’intéresser… »

Merci la vie.

Ce qui fait sens pour moi dans mon travail, c’est de faire naitre un bel objet en assemblant des matières avec mes doigts. En prenant le temps et le soin nécessaire à la fabrication.

C’est assez magique;

Une mini-maison roulante prend forme puis prend la route  pour accompagner le voyageur ou la voyageuse poète dans ses tribulations sur différents coins du globe.

Y a toujours un bout de moi qui part avec le colis, puis sur le vélo des gens. J’arrive ainsi à allier sédentarité et nomadisme lorsque je ne suis pas moi-même en mouvement. Depuis mon atelier, je pars dans une rêverie en imaginant les aventures qui attendent cette sacoche en cours de fabrication; cela me permet le voyage immobile.

Et puis il y a les échanges, les histoires et les paysages que je partage avec les clientes et les clients, parfois des trocs (sacoches en échange de bucheronnage, de la fabrication de mes établis, de notre vélo-cargo, de porte-bagages de ouf, etc), bref des rencontres qui m’animent.